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 souffrance au travail et machisme

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gauffer christian




Nombre de messages : 3
Date d'inscription : 07/02/2008

souffrance au travail et machisme Empty
MessageSujet: souffrance au travail et machisme   souffrance au travail et machisme Icon_minitimeMar 18 Mar - 13:00

Souffrance au travail et machisme

J’aimerais aborder un sujet difficile. Celui de la souffrance (psychique) au travail et des liens avec le machisme. Le monde du travail est en grande partie encore un monde fait par les hommes pour les hommes, les différences de salaires hommes / femmes à travail égal sont là pour nous le rappeler. Les femmes n’ont ni les mêmes places au travail ni les mêmes attitudes. Pour simplifier, on situe davantage, l’accueil, la compassion de leur coté, la « virilité » du coté des hommes.
Le machiste du monde du travail commence tôt dans l’éducation. Tout le monde sait qu’un garçon ne pleure pas et que les larmes sont réservées aux filles, réputées plus sentimentales. Le machiste stigmatise certains sentiments et en interdit d’autres.

A l’hôpital pour évaluer la douleur (physique) on passe par une autoévaluation sur une grille graduée de 1 à 10. En effet qui mieux que le patient peut dire s’il souffre ? De surcroit, il semblerait que cette responsabilisation s’accompagne d’une administration moindre d’antidouleur…

Ce principe semble difficile à appliquer au travail, car malgré l’étymologie du mot travail, les sentiments, les états d’âme, les émotions se situent hors du champ du travail, du moins officiellement: pas de sentiment au travail. A entendre selon les deux acceptations du terme, pas de quartier, pas de pitié et pas d’émotion.

Coupure d’avec ses émotions, sauf quand il s’agit, dans la cadre de la culture d’entreprise et du projet d’entreprise, d’obtenir plus de la part des salariés par une implication plus forte. Dans ce cas l’entreprise sait jouer sur et avec les sentiments des salariés. En fait toute l’énergie non engagée dans l’entreprise est considéré par les dirigeants comme une énergie perdue, voire suspecte…

Etre coupé, privé de ses émotions, qu’est ce que cela voudrait dire ? Le salarié serait-il coupé de ce qui le rend humain… qui en profite ? Parler de sentiment au travail apparait comme « dangereux » : on craint la confusion, le mélange des genres, le non respect de la vie privée…

De quoi donc sont constitués l’estime pour un chef, la considération pour un collègue, l’affection pour un camarade, l’attachement au travail ? De sentiments bien sûr et plus précisément d’amour et de ses dérivés.

La culture d’un monde du travail sans sentiment, laisse l’être plus démuni face à ses sentiments et face aux diverses manipulations que l’on trouve dans l’entreprise. Pourtant il n’y a pas d’investissement sans une part affective… même si d’autres mécanismes psychologiques entrent en jeu.

Quand cela se gâte au travail, le ressenti, le vécu, les sentiments deviennent négatifs… et une partie de cette charge négative se retourne contre la personne qui éprouve alors des sentiments destructeurs, souvent sans pouvoir les nommer. L’isolement, la solitude accroissent ce mécanisme. Reconnaitre sa propre souffrance au travail, n’est ni évident, ni facile car les codes de cette souffrance n’ont pas droit de cité, ne sont ni autorisés, ni reconnus, ni valorisés socialement. C’est souvent un cycle infernal qui laisse l’individu en plein désarroi.

Les collègues, la hiérarchie sont pris au même piège : Comment nommer ce qui n’existe pas dans le cadre professionnel? Parfois, nous trouvons des situations ou plusieurs personnes assistent, sans réaction aucune, à la déchéance d’un collègue. Supporter sa souffrance et celle de l’autre fait partie de la culture machiste.
La première étape de la prise en compte des difficultés d’un collègue, c’est la reconnaissance de ses difficultés ou de sa souffrance. Cela ne peut se faire sans jouer un peu au moins, la « fonction de caisse de résonnance », c’est à dire être sensible à l’autre, à partir de son propre vécu. Etre sensible à l’autre, qu’il verbalise ou non ses difficultés.
S’aider sur le lieu du travail, c’est aussi être, un minimum, attentif les uns aux autres. La solidarité c’est le partage des richesses, des forces et plus particulièrement quand une personne st en difficulté.

On peut en tirer plusieurs conclusions :
- L’individu seul sait, s’il souffre ou non et peut estimer l’intensité de sa souffrance.
- Sans reconnaissance sociale l’expression de la souffrance est difficile.
- Sans reconnaissance par un autre de la souffrance elle peut demeurer lettre morte.
- Sans reconnaissance de la souffrance, celle-ci s’accroit.
- La souffrance d’une personne, au travail est porteuse de sens pour l’individu.
- La souffrance d’une personne, au travail constitue un symptôme d’un dysfonctionnement probable de l’organisation du travail.

Cela signifie que dans une stratégie d’individualisation du travail, d’individualisation des carrières, des rémunérations… l’individu est plus exposé que jamais aux différents aléas du monde du travail et la souffrance liée au travail. Si diviser permet effectivement de mieux régner et de créer un système concurrentiel entre les personnes, la création de lien social au sein de l’entreprise est un des moyens pour lutter contre cette individualisation. « Choisir la solidarité » comme cheval de bataille, c’est opter pour un moyen de lutte concret, efficace et humain.

Le syndicat est l’organe par excellence de création de lien social, de défense des droits individuels et des intérêts collectifs au travail. Le syndicat est un des lieux de lutte contre le machisme qui n’est rien d’autre qu’une forme de racisme. Le syndicalisme est un des remparts contre la souffrance au travail.
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